CLAUDINE

Des milliers d’hommes
dans une baie
pour
un monument.

Une femme de 81 ans
Dans sa cuisine
Pour un étranger
Et ses enfants.

Plus de mille
Ans
Entre deux événements
Mais le même souci :
offrir sa vie
et son énergie
puis s’installer
dans
son coin
de paradis.

Le doute
Chez cette femme
n’existe pas.
Car
La fierté
Mal placée
n’existe pas.

Vous vous levez
Elle est
là.
Vous revenez
Le soir
Elle est là,
Vous sourit
Vous charrie
Vous installe
Et
Vous sert.

Et votre jeunesse
Ne vous
Sert à
Rien.
Et vos diplômes
Ne vous
Servent à
Rien.
Et votre développement
Personnel
Ne vous
Sert à
Rien
Si vous n’êtes
Pas
A l’écoute
Du rythme
De la
Vie
comme
Elle.

Tout est simple
Authentique
Droit
Doux
Pétillant
Jusqu’au
Milieu
De ses yeux.

Et
elle amène
Un nouveau
plat
Sur la table.
Un nouveau
Tee-shirt
Repassé
Sur le lit.
Et
Son image
A elle
Est désormais
Pour lui
un modèle
D’énergie
Dans le détachement.

Nous sommes
Des étrangers
De passage
Claudine.
Vous épluchez
Des légumes
Dans votre
Cuisine,
Et je souris
Car votre
Radio
Diffuse du disco.

Et je repars
de l’appart’
avec votre fille.
vous ne le voyez pas,
je suis de dos,
mais deux yeux
dans la porte entrouverte
scintillent.

Je n’ai pas vu
Brel
De son vivant
Sur scène
Comme vous,
Claudine.

Mais je vous ai
Vue
Vous.

Mais je vous ai
Vue
Vous.

La porte claque,
la porte s’ouvre,
et je cale ma valise
dans le coffre
d’une voiture
Qui s’en va…

Mais un coin
en moi
reste là
ou alors vous emmène
avec nous

ou alors vous emmène
avec nous

avec nous