Un grand chanteur

Wish you were here : Pink Floyd.
Dans le métro
il se présente
Espère qu’on a passé
Une bonne matinée
Et nous souhaite une bonne journée
Et nous annonce
Qu’il jouera quelques morceaux
Avant de passer parmi nous.

Il se met
à jouer.

Sur sa banquette
Il
l’écoute
Et il se sent
Comme à la fin
D’un épisode de Californication

Quand toute l’émotion
amoncelée
est finalement,
subtilement,

dispersée,
Comme une bande d’amis
qui se quitterait
à la fin d’un week-end.

La sensation est douce.
Le texte est triste.
Mais il est
En plein dans le vrai
se dit-il.

Et en plaçant de la monnaie
A ses pieds,
Il se relève
Et croise des joues
décharnées.
Il comprend
qu’entre l’authenticité
et la sécurité
il n’a pas dû longtemps

hésiter.
Pas dû longtemps
hésiter.

Et il quitte
cette rame de métro

comme une bande d’amis
à la fin d’un week-end.

Dans le coeur,
de la tristesse
et en même temps, il est heureux,
de retrouver le temps pluvieux
quand
pendant

quelques heures
ici
quelques minutes
il a pu se reconnecter
goûter
à ce qu’il le fait vraiment vibrer :

la fraternité
la pureté
l’authenticité.

Ce qui se fait de plus en plus rare
Alors
Comme il est bon
D’en avoir
A nouveau en mémoire,
Pour conserver
La force
Et l’énergie
D’avancer…

D’avancer…

Il repense à ce chanteur.
Et là
dans sa chambre
en écoutant la chanson
Il se dit qu’il aimerait
qu’il soit là
à jouer
simplement
devant lui.

simplement
Devant lui.

Wish you were here.